Bandeau logo de l'association Cavacs-France

Je suis proche d'une victime d'agression sexuelle

 

Mieux comprendre

  • Partenaire ou ami.e
  • La vie en couple, les questions ?
  • Comment réagir ?
  • Quelques suggestions pour soutenir avec bienveillance
  • Ce que vous pouvez mettre en œuvre
  • N'ayez pas peur, votre partenaire n'est pas en porcelaine
  • Acceptez les réactions de votre partenaire
  • Ne jouez pas les justiciers
Illustration de Julie Junquet

Voici quelques extraits du guide Vivre avec un.e conjoint.e rescapé.e de violences sexuelles, paru en 2022 aux éditions Lierre & Coudrier. Les indications que vous y trouverez demeurent pertinentes, que vous viviez en couple ou que vous soyez un proche. Nous conviendrons du terme générique, partenaire.

Nous vous recommandons de vous reporter à cette excellent guide, illutré par Julie Junquet, arthérapeute, auteure et illustratrice.

Illustrations de la page par Julie Junquet.

Illustration de Julie Junquet

La vie en couple – Les questions, comment faire ?

écouter, comprendre, échanger

Pour comprendre comment aider votre partenaire, il faut savoir que la réaction à des violences sexuelles se poursuit selon plusieurs étapes. Chacune impose donc des attitudes adaptées. En le comprenant, vous pourrez faciliter la transition d'une étape à une autre et alléger la charge des angoisses qui ne manquent pas d´apparaître.

La meilleurs façon de participer au processus de cautérisation sans heurter la sensibilité de votre partenaire, c'est de rester attentif⋅ve et dans une certaine forme de bienveillance. Vous pourrez parfois vous sentir heurté par des propos ou des attitudes de votre partenaire. Cherchez le dialogue, calmement, sans intempérance.

Évitez les interprétations hâtives qui reposent sur des habitudes coutumières, sociales, dictées par la bienséance ou par des préjugés. Vous aurez à découvrir un monde souvent caché, parce que tabou.

Écoutez vos sentiments, dialoguez, et parlez-en autour de vous. Éventuellement faites-vous aider, vous pourrez devenir une véritable ressource pour votre partenaire, sans rien perdre de vos complicités de couple.
Déclencheur

N'ayez pas peur !

  • Écoutez votre partenaire. Laissez lui le temps de s'exprimer. Il peut être tentant d´évoquer vos propres expériences. Les rescapés.es ont besoin d´êtres compris.es, de percevoir que leurs sentiments sont entendus.
  • Une bonne écoute ou une écoute active signifie que vous laissez votre partenaire développer ses propres idées et pensées. Il lui sera alors possible d´envisager les situations selon ses propres appréciations pour prendre ses décisions sereinement. Ne prenez pas de décisions à sa place, notamment tout ce qui se rapporte à son histoire traumatique.
    Un mari se disait à l´écoute de sa femme violée par un proche de sa famille. Elle avait gardé les faits sous silence pour ne pas bouleverser ses parents. Le mari a cependant décidé de dévoiler les faits lors d´une cousinade. Ce fut une catastrophe ! Sa femme s´est sentie trahie, dépossédée d´elle-même. Elle s´est sentie dévalorisée, traitée comme une incapable.
    On dit souvent que les victimes sont fragiles, cela ne veut pas dire qu´elles soient incapable de réflexion et de jugement. Les victimes demeurent très sensibles et perdent facilement confiance en leur entourage, voire en elles.
    Se comporter comme cet homme c´est nettement manquer soit-même de sensibilité, croire que les actions frontales peuvent être salvatrices. C´est aussi un acte de domination qui touche au coeur des tourments des victimes. Une telle prise de pouvoir se paronne diffcilement.
  • N´ayez pas peur des longs silences. Votre partenaire peut sembler se retrouver souvent dans « son monde », un peu loin de la réalité familiale. tenter de l´en distraire peut l´agacer et déclencher sa mauvaise humeur. Patientez ! Acceptez avec diligence ces moments difficiles. C´est pour cela qu´une démarche de soutien psychologique peut aider chaque partenaire. Les groupes de paroles pour couples sont particulièrement aidants.
  • Lors de vos échanges, au repos, en dehors des moments de tensions, faites confiance et laissez votre partenaire prendre l´initiative de la confidence. Si vous posez des questions, faites en sorte de laisser la réponse ouverte. Par exemple: « Comment te sens-tu en ce moment ? » est préférable à « Je te sens tendu.e en ce moment ! ».
    Évitez des affirmations pour bien montrer que vous avez compris ce qui se passe, c´est superflu. Évitez aussi de revenir sur des faits ou des décisions qui ne vous semblaient pas appropriées. Rien n´est pire que le «Tu aurais dû faire...» .

Acceptez les réactions de votre partenaire

Besoin de solitude
Quelle que soit la manière dont votre partenaire réagit aux abus, acceptez et essayez de comprendre sa réaction, même si vous ne trouvez pas certaines réactions sympathiques ou acceptables. La haine, la vengeance peuvent choquer votre sens moral, mais ce ne sont, pour les victimes qu'un sursaut de défense. Dans les annales de criminologie, les passages à l'acte sont rarissimes.

Plutôt que de remettre en question ce que votre partenaire fait ou non pour faire face à la violence, acceptez que ce fut tout ce qu´elle pouvait faire pour survivre en évitant le pire. Par exemple, lors d'un viol, il est très commun que l´auto-protection soit de ne pas riposter par peur d'être assassinée. De nombreux témoignages vont dans ce sens. Cela n´empêchera jamais certaines personnes, dont des proches, de penser qu´elles auraient dû être capable de crier, de hurler, de griffer, de se débattre. La paralysie est une réponse naturelle de survie au danger. (Les autres réponses de survie consistent à se battre ou à fuir). Le cerveau prend le dessus, c´est automatique et instinctif.

Il peut être également nécessaire d'accompagner la personne dans ses démarches sociales auprès des services concernés.

Votre partenaire peut avoir certains liens avec l'agresseur et sa famille, et/ou sa communauté au sens large. Il peut y avoir d'autres enfants impliqués. Ces derniers sont donc concernés. Il s'agit donc d'être prudent car toute révélation peut affecter votre famille élargie, vos relations et d'autres familles :

D'autres Informations

  • Un mari qui s'affirmait à l’écoute attentionnée de son épouse, violée par un proche de sa famille, révéla ce qui s’était passé lors d’une cousinade. Elle avait gardé ce fait sous silence pour ne pas inquiéter ses parents. Ce fut une catastrophe ! Elle s’est sentie trahie et dépossédée d’elle-même. Dans ces cas, la rescapée peut perdre confiance en son entourage. Outre qu’un tel manque de considération risque d'ébranler la complicité que le couple pouvait avoir créée, c’est une prise de pouvoir qu’une personne abusée aura du mal à pardonner. Même si, pour se protéger, elle n’en dira mot.
Je suis une victime
Je m'informe
Vivre en couple

Partenaires et Sponsors